Le 7 avril, c’est la journée mondiale de la santé. Je profite donc de cette date pour vous proposer un focus sur une branche de la psychologie qui reste encore méconnue : la psychologie de la santé.
Définir la psychologie de la santé
La psychologie de la santé est une branche de la psychologie qui étudie comment les facteurs psychologiques (émotionnels, cognitifs, comportementaux) et sociaux interagissent avec la santé physique des individus.
Elle a été définie par Matarazzo (1980) comme « la synthèse des contributions éducatives, scientifiques et pratiques de la psychologie à la promotion et au maintien de la santé, ainsi qu’à la prévention et au traitement des maladies et des dysfonctionnements associés » ou par Taylor (1991) comme étant « dévolue à la compréhension des facteurs psychologiques qui expliquent la manière dont les gens restent en bonne santé, ou pourquoi ils deviennent malades et comment ils réagissent quand ils sont malades »
Les fondements de la psychologie de la santé
La psychologie de la santé repose sur le concept biopsychosocial, qui reconnaît qu’il existe une interaction complexe entre les aspects biologiques, psychologiques et sociaux de la vie humaine. Ainsi, au lieu de considérer la santé comme la simple absence de maladie, elle la définit comme un état de bien-être physique, mental et social global, comme on en parlait dans notre dernier article sur la maladie.
Dans le prolongement de ce concept, il existe donc des facteurs de risque et de protection, qui augmentent ou diminuent le risque et la gravité des maladies, qu’ils soient biologiques (comme la génétique), psychologiques (comme le stress) ou sociaux (comme le soutien social).
Ainsi, la psychologie de la santé met l’accent sur la prévention des maladies en promouvant l’adoption de comportements considérés comme sains. Il peut s’agir par exemple d’encourager la pratique d’une activité physique, de favoriser une alimentation équilibrée, apprendre la gestion du stress… Et souhaite accompagner les individus à réduire voire abandonner les comportements qui peuvent être jugés comme problématiques (comme par exemple la consommation d’alcool et le tabagisme).
Où exercent les psychologues spécialisés dans la psychologie de la santé ?
Dans cette branche de la psychologie, il est possible d’exercer dans le milieu de la recherche ou sur le terrain. Cette deuxième option ouvre différentes débouchées : en entreprise, en milieu hospitalier, en EHPAD, en cabinet libéral, dans le milieu associatif…. Cela dépend du parcours qui a été suivi initialement, sachant que la spécialisation en psychologie de la santé est généralement « secondaire ». Elle peut par exemple accompagner un cursus en psychologie du travail (afin de travailler en médecine du travail) ou en psychologie clinique (afin de travailler à l’hôpital).
Pourquoi voir un psychologue de la santé ?
Les missions de la psychologie de la santé étant multiples, les psychologues vont pouvoir apporter leur expertise sur de nombreux sujets. Ils peuvent notamment nous accompagner vers la mise en place de comportements sains, à faire face à un diagnostic, à gérer notre stress, notre fatigue et nos douleurs physiques, ou encore à améliorer notre sommeil.
Se faire accompagner vers les comportements de santé
Comme nous l’entendons régulièrement, il est important de pratiquer une activité physique régulière, de consommer de l’alcool avec modération et de manger équilibré. Plus facile à dire qu’à faire, surtout quand nous n’arrivons pas à démêler l’ensemble des facteurs qui rentrent en jeu dans le fait de réussir à répondre à ces besoins ! Le psy de la santé va pouvoir faire le bilan avec vous de votre situation et de votre quotidien, puis voir comment vous amener vers des équilibres de vies plus sains pour vous.
Nous parlons de ces besoins qui sont souvent répétés en société, mais il en existe d’autres dont on ne parle pas tant : les nécessités de maintenir une hygiène personnelle convenable et d’avoir un sommeil satisfaisant. Ces sujets peuvent également être élaborés avec un psychologue de la santé. Ainsi, fini de se négliger en journée et de se réveiller la nuit !
Le rôle du psy est également d’accompagner ses patients et ce, indépendamment de leur pathologies, au travers de la bonne prise des traitements médicamenteux qui leurs sont prescrits (chimio, perfusions, immunosuppresseurs…). Il peut également aider à lever les blocages et les difficultés liées au fait de se rendre aux consultations médicales et peut l’aider à élaborer une communication optimale avec les professionnels de santé qui l’accompagnent.
Faire face à la maladie
Recevoir un diagnostic médical peut chambouler toute une vie. Le rôle du psy de la santé est tout d’abord d’offrir un espace sûr où le patient peut exprimer son vécu et ses émotions liées à la maladie. Il peut ensuite naviguer avec la personne vers l’acceptation de la maladie, ou à faire son deuil. Cet espace est ouvert aux personnes malades mais aussi à leur entourage. Il n’est pas question que ces derniers se retrouvent de côté !
Que l’on soit malade ou proche, vivre avec la maladie nécessite des ajustements importants dans différents aspects de la vie quotidienne. On peut penser notamment à tout ce qui touche au travail, aux relations interpersonnelles, à notre rapport au corps, à l’intime etc… Le psy de la santé aide son patient à faire face à ces ajustements et à développer des stratégies d’adaptation efficaces et adaptées.
Gérer son stress
Le stress est une réaction d’inquiétude ou de tension face à une situation difficile. C’est une réponse humaine instinctive et naturelle qui nous aide à affronter les défis et les menaces que nous rencontrons. Un stress léger est donc totalement bénéfique, cependant les choses se compliquent quand ce stress se chronicise ou prend des proportions plus importantes pour la personne qui le ressent.
Le stress peut malheureusement représenter une grande partie de notre quotidien, et il n’est pas forcément évident de le garder sous contrôle. Le psychologue de la santé peut y remédier en proposant divers outils : amélioration de la gestion du temps, résolution de problèmes, techniques de relaxation… Le tout, en soutenant le patient et en l’aidant à développer ses capacités de résilience.
Favoriser le soutien social
Le soutien social correspond à l’ensemble des perceptions et représentations d’un individu quant à la qualité de ses relations interpersonnelles. Un soutien social satisfaisant permet de diminuer le stress et renforce l’estime de soi, ce qui représente donc une donnée essentielle à favoriser lorsque l’on souhaite promouvoir une bonne santé chez les individus. Le psychologue explore les besoins de la sphère sociale de son patient, identifie les ressources qu’il présente et les difficultés auxquelles il fait face, l’aide à développer des compétences et à renforcer la confiance en soi, tout en l’encourageant à se diriger vers ses pairs. (Pour les curieux, un article complet sera prochainement réalisé sur la question.)
Mieux comprendre ce qui nous arrive
Un des rôles les plus importants du psychologue de la santé est ce que l’on nomme la psychoéducation. Il s’agit d’une approche qui vise à fournir des informations éducatives et des conseils pratiques aux patients et à leurs familles sur les troubles dont ils sont atteints. L’objectif ici est de mieux comprendre notre condition et d’acquérir les compétences nécessaires pour la gérer de manière efficace. Cela peut inclure des explications sur les symptômes, les causes possibles, les facteurs de risque, le diagnostic, le traitement…. La psychoéducation ne se limite toutefois pas à tout ce qui est lié aux pathologies ! Elle peut servir pour expliquer aux patients comment fonctionne le stress, ou la douleur par exemple.
Gestion de la douleur
Les recherches sur la douleur sont unanimes, celle-ci doit être prise en charge de manière globale, et cela inclut donc l’aspect psy. En effet, les réactions émotionnelles, les croyances, les expériences du passé, le contexte social et culturel, ainsi que les stratégies de gestion du stress jouent un rôle crucial dans la manière dont une personne ressent et traite la douleur.
Par exemple, l’anxiété, la dépression et le stress peuvent amplifier la perception de la douleur, tandis que le fait d’utiliser des techniques de relaxation, de distraction ou de favoriser les pensées positives peuvent aider à atténuer les sensations douloureuses.
De plus, l’appréhension du vécu douloureux, le repli sur soi, les attentes et les croyances de la personne quant à sa capacité à gérer sa propre douleur peuvent également influencer son expérience. Ainsi, croire en nos capacités à faire face, maintenir des activités agréables, tout en se concentrant sur le moment présent va faciliter notre vécu douloureux.
Il est important que le patient prenne conscience de tous ces facteurs et que l’on puisse les ajuster pour que vivre avec la douleur ne devienne pas un enfer. Bien-sûr, il faut que le thérapeute collabore avec les professionnels de santé qui entourent le patient, et qu’il puise si besoin le rediriger vers ces ressources là.
Rencontrer un psychologue de la santé en libéral
Ce domaine étant mon domaine de prédilection, il m’est tout à fait possible de vous recevoir si vous vous reconnaissez dans les besoins auxquels nous pourrions répondre ensemble. Vous pouvez prendre rendez-vous ici, ou m’écrire ici. Je suis située dans le 17ème arrondissement, à la station de métro Pereire sur la ligne 3/ RER C. Il est également possible que l’on se rencontre en visio.
Si vous souhaitez creuser le sujet, j’ai par exemple écrit des articles plus précis sur l’endométriose, la fibromyalgie et le SFC, ou le lupus. J’essaye de me tenir à jour sur les pathologies et leurs journées mondiales, mais ce n’est pas forcément évident ! Si d’ailleurs vous souhaitez que je réalise un article sur une pathologie en particulier, n’hésitez pas à vous manifester en commentaire.
Il y a également ici un article qui traite de la question de si l’on doit parler de la maladie, et si oui, comment faire. Celui-ci est complémentaire de cet article sur la psychologie de la santé, alors n’hésitez pas à y faire un tour !
Et vous, connaissiez-vous la psychologie de la santé ?
Et de manière plus globale, le fait que des psychologues soient spécialisés dans ce domaine ?
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