La psy part en vacances

Le mois de juin touche à sa fin et les grandes vacances s’annoncent. La chaleur prend de plus en plus de place dans notre quotidien, et les journées sont longues. C’est l’été. Et comme à chaque année à cette période, on se demande les uns les autres: « Et toi, quand est-ce que tu pars en vacances ? ». Qu’on soit juillettiste ou aoûtien, les vacances sont une pause nécessaire pour se reposer et se ressourcer. Ceux qui sont nés pendant cette période le savent tout aussi bien que moi : organiser son anniversaire avec les personnes qu’on souhaite inviter relève d’un véritable défi !

En psychothérapie, c’est un peu pareil. Certains aimeraient pouvoir poursuivre leur suivi en bonne et due forme seulement voilà : la psy part en vacances. Et quand elle revient, coup du sort ! C’est à notre tour de partir. Le suivi n’a donc pas de choix que d’être laissé en suspens. Si certains s’y accommodent bien et estiment que cette situation est normale et nécessaire, c’est une passe qui peut être difficile à vivre pour d’autres. C’est d’autant plus le cas lorsque l’on a besoin d’un suivi soutenu et continu. Vacances finit alors par rimer avec impatience… Que faire alors ?

La communication, bouclier contre l’adversité

Dans tout suivi thérapeutique, il y a des hauts et des bas. L’une des meilleures clés pour pouvoir avancer ensemble et faire face aux difficultés réside dans la communication. En effet comme je le rappelle régulièrement dans mes articles, votre thérapeute se doit de prendre le temps d’accueillir vos questionnements ainsi que les divers éléments qui vous troublent.

Vous pensez que l’interruption du suivi pendant le temps des vacances représenterait une difficulté pour vous ? N’hésitez pas à aborder le sujet avec votre psy et ce, dès le début de la séance ! S’il faut prendre tout le temps de celle-ci afin de mettre les choses au clair, il serait dommage de l’évoquer seulement lors des dernières minutes.

Procéder ainsi vous permettra d‘élaborer une stratégie pour faire face à la situation. Quelle est la problématique que vous rencontrez par rapport à cette pause ? Qu’est-ce qui fait que cela est compliqué à vivre ? Comment peut-on pallier à cela ensemble pour tenir le coup ? À chaque problématique son plan d’attaque. Votre thérapeute vous aidera à cerner ce qui pourra être le plus pertinent pour vous.

Les maux de l’absence

Il peut parfois être difficile de saisir l’enjeu qu’il y a derrière le malaise de l’absence. On peut penser pouvoir tenir le coup, puis se rendre compte finalement que cela crée un vide. Seulement voilà, si nous n’avons pas eu l’occasion de l’aborder en séance, des questionnements sur le pourquoi du comment peuvent émerger. Déroulons ensemble quelques pistes de réflexions. Qu’est-ce qu’évoque pour vous cette pause ?

  • Est-ce que celle-ci vous rappelle un évènement passé qui vous a heurté ? Si oui, comment cette pause vous fait sentir par rapport au souvenir de cet évènement ? En quoi ces situation peuvent être similaires, mais surtout, en quoi sont-elles différentes ? Nous pouvons avoir tendance à généraliser les éléments de notre passé et ainsi les perceptions des expériences du quotidien peuvent en être impactées. Peut-on essayer de prendre de la distance par rapport à ces souvenirs ?
  • Avez-vous l’impression que cette pause vous fait sentir être seul, perdu, abandonné ? Quelles sont les pensées et les émotions qui alimentent ce ressenti ? Peut-on faire de la place à ce vécu que nous avons et l’écouter sans y apporter de jugement ? Rappelons-nous que les émotions que nous ressentons sont valides et que nous avons le droit de les ressentir. Nous octroyer notre propre écoute et notre propre empathie peut déjà être soulageant et apaisant.
  • Peut-être traversez-vous une période où vous avez particulièrement besoin d’être soutenu ? Peut-on trouver des personnes dans notre entourage auprès de qui nous pouvons nous entourer ? Cela peut être par exemple l’occasion de reprendre contact avec un membre de notre famille ou un ami que l’on apprécie et que l’on a perdu de vue. Passer des moments agréables en compagnie de personnes avec qui nous sommes à l’aise peut nous être bénéfique. Et si vous pensez qu’évoquer vos difficultés aux autres leur sera dérangeant, sachez que le rôle des proches est aussi de nous allouer de leur temps.

Il se peut également que cela soit lié à tout autre chose. La liste ici ne peut être exhaustive pour bien des raisons. Même si le temps peut paraître long, rappelez-vous qu’il est prévu que vous revoyez votre thérapeute et que vous pourrez également aborder le sujet en aval. Si certaines pensées vous trottent à l’esprit, vous pouvez les noter sur un carnet pour pouvoir échanger autour de celles-ci à votre prochain rendez-vous. En attendant, je vous propose une piste pour faire passer le temps, tout en se recentrant sur vous.

Se diriger vers l’essentiel, le temps d’un instant

Dans l’approche ACT, l’idée est de se focaliser sur la direction dans laquelle nous souhaitons aller, en accord avec nos valeurs. Cette manière d’envisager les choses peut nous être utile pour faire face aux évènements de la vie. Car en effet, en se centrant sur le moment présent, nous pouvons faire le choix d’aller vers des actions qui répondent à nos besoins et qui ont du sens pour nous. Tout cela peut apporter une différence, rien que le temps de revoir sa psy. Alors, on essaye ?

Précisons avant toute chose que les valeurs sont différentes des objectifs. Par exemple : « être une personne qui s’investit dans son travail » est une valeur, tandis que « mener à bien le projet d’entreprise du moment » est un objectif. La valeur est comme une boussole qui nous guide vers une direction, vers le Nord par exemple. Les objectifs ont une finalité en eux-mêmes et sont les différents éléments que l’on croise sur ce chemin : ce sont les montagnes, les lacs et les forêts.

Je vous invite donc à prendre un moment pour vous, dans un environnement calme. Prenez une feuille de papier et réfléchissez aux questions suivantes :

  • Qu’est-ce qui est important pour moi ?
  • Qu’aimerai-je que ma vie représente ?
  • Qu’est-ce qui ferait sens pour moi ?

Vous pouvez appliquer ces questions à différents domaines. On peut penser au travail, aux relations amicales, familiales ou amoureuses, aux loisirs, à la santé, la spiritualité, au développement personnel ou encore à la citoyenneté…

Vous devriez pouvoir tirer de ces réflexions quelques lignes directrices intéressantes ! Ce que je vous invite à faire à présent, c’est de réfléchir aux choses que vous pouvez mettre en place pour vous orienter vers les réponses qui ont émané et les mettre en œuvre dès aujourd’hui et maintenant. Se permettre de vivre en accord avec ses valeurs peut faire le plus grand bien ! Et quoi de mieux que de se donner l’occasion de s’épanouir un peu plus ?

La bonne approche sera la vôtre !

Si l’approche ACT n’est pas faite pour vous, pas de problème ! On peut aussi se centrer sur ce qui pourrait nous faire plaisir, tout simplement. Si une nouvelle série vient de sortir et qu’on aimerait prendre le temps de la regarder, c’est le moment de se lancer. Une envie de cuisiner un plat en particulier qui nous ferait du bien ? Alors aux fourneaux ! N’hésitez pas à réfléchir à toutes les petites choses qui pourraient vous aider en ce sens.

Et si la période est bien plus compliquée que cela à faire passer, il est toujours possible de prendre rendez-vous avec votre médecin traitant qui pourra servir de relai le temps de la prochaine rencontre avec votre psy. J’insiste également sur le fait qu’en cas d’urgence ou de crise, il ne faut pas hésiter à appeler le 15 ou vous rendre aux urgences. Le rôle du Samu et des hôpitaux est aussi d’accompagner les souffrances psychologiques. Je rappelle que la santé psychique est aussi importante et mérite autant d’écoute et d’attention que ce qui touche à la santé physique. Vos difficultés méritent d’être accompagnées et prises en soin de la meilleure manière possible.

Alors, que fait-on quand la psy est en vacances ?

Je pense qu’on peut se le redire encore une fois: on se centre sur soi, sur nos besoins, sur ce qui nous ferait du bien. Cela peut aussi être le moment de faire le point sur la psychothérapie en cours. Comment se déroule t-elle ? Va t-elle dans la direction que nous souhaitons ? Doit-on repenser aux objectifs que nous nous sommes fixés, quitte à les réadapter ? Cette pause peut être l’occasion d’ouvrir une parenthèse réflexive, et cela peut également être une bonne chose de prendre de la distance, faire un pas de côté, repenser et réorganiser les choses.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Avez-vous des remarques, des questions, ou des retours d’expérience ? N’hésitez pas à commenter ci-dessous !

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