Les TCCs, qu’est-ce que c’est ?

Les Thérapies Cognitivo-Comportementales (TCC) correspondent à des approches psychothérapeutiques validées scientifiquement et recommandées par la HAS, notamment pour :

• Les troubles anxieux
  • Anxiété sociale
  • Anxiété de séparation
  • Phobies
  • Attaques de panique, trouble panique
  • Anxiété généralisée
  • Agoraphobie
• Les troubles dépressifs
• Les troubles obsessionnels-compulsifs (TOC)
• L’insomnie

Le psychologue qui utilise pour outil la TCC travaille en collaboration avec la personne qui vient le consulter. L’objectif est de pouvoir trouver ensemble des solutions pratiques axées sur les problèmes du présent, au travers d’échanges, et d’exercices à réaliser au cabinet ou chez soi.

Les TCCs sont des thérapies que l’on dit « actives », car l’on agit directement sur les cercles vicieux qui existent entre émotions, pensées et comportements. En effet, les pensées, les émotions et les comportements sont intrinsèquement liés et s’influencent mutuellement au quotidien.

Un exemple de début de TCC : la situation de Bernard

Bernard se réveille ce matin et il n’y a rien qui va : il ne trouve pas sa brosse à dent, il va être en retard, aucun vêtement ne semble lui aller. Il se met alors en colère et crie : « c’est pas possible ! », faisant fuir son chat qui dormait sur le canapé. Le voyant détaler à toute vitesse, Bernard ne peut s’empêcher de penser qu’il est vraiment nul : « Pauvre chat, de m’avoir comme maître », « je suis vraiment un crétin ». Johanna, sa collègue qui passe le chercher le matin, lui envoie un message pour savoir s’il est prêt. Bernard lui répond d’y aller sans lui, qu’il prendra les transports. Une fois dans le bus, les larmes lui montent : « quelle journée pourrie ». Il pense à prendre rendez-vous avec un psychologue, car il estime que cela fait trop longtemps qu’il subit les évènements et aimerait reprendre le contrôle de ses émotions.

Après avoir abordé le contexte de la prise de rendez-vous et avoir passé en revue le cadre dans lequel vit Bernard actuellement, les objectifs de la TCC sont multiples. D’abord, comprendre pourquoi Bernard estime avoir perdu le contrôle de ses émotions et comment cela s’est installé. Ensuite, étudier à l’aide de cas précis comment casser les cercles vicieux qui se sont mis en place. Si l’on prend la situation qui vient de se produire, plusieurs questions sont à poser :

• Pourquoi cet enchaînement d’évènement a mis Bernard en colère ?
• Qu’est-ce qui fait qu’il porte autant de pensées négatives à l’idée d’avoir fait fuir le chat ?
• Pour quelle raison a t’il refusé que sa collègue vienne le chercher suite à ça ?
• Quelles en ont été les conséquences ?
• Etc….

C’est pour cela qu’on les appelles les Thérapies Cognitivo-Comportementales. Le terme « cognitivo » renvoie aux cognitions, aux pensées, tandis que le terme comportemental s’explique de lui-même. On observe avec une loupe les détails de chaque situation pour mieux cerner le problème, et ensuite on le traite. Certaines personnes parlent de TCCE, en rajoutant le -E pour « émotionnelles ». En réalité, TCC et TCCE englobent les mêmes concepts et renvoient à la même chose.

Et de manière concrète, ça donne quoi ?

Afin de mieux comprendre l’évènement, nous utilisons un outil qui se nomme les « colonnes de Beck ». Il s’agit d’un tableau, que l’on peut remplir en séance où chez soi entre deux entretiens, où l’on pose la situation telle qu’elle s’est produite. On décortique alors : qu’ai-je ressenti à ce moment là ? quelles sont les pensées qui me sont passées par la tête ?

Là où tout a commencé, c’est au moment de l’enchaînement de choses désagréables. Bernard nous explique : « Je me suis rendu compte que pour moi, le plus difficile c’était avec les vêtements. C’était la goutte d’eau en trop »

Situation	Pensées	Émotions	Comportements	Conséquence
J’essaye mes vêtements mais je n’en trouve pas qui me vont bien	« J’ai pris beaucoup trop de poids » « On va voir mon ventre, ça va pas du tout » « J’aurais dû aller m’acheter de nouvelles chemises » « Je ressemble à rien du tout » « Va falloir que je me remette au sport »	En colère contre moi même Dégouté de me voir avec ce ventre	Je crie, c’est plus fort que moi	Le chat s’enfuit, je me sens nul

Globalement, ce que l’on observe ici, c’est le nombre conséquent de pensées négatives centrées autour de lui-même, qui sont arrivées d’un coup. Celles-ci vont transformer un simple essayage de vêtement en enfer où Bernard, qui était déjà en difficulté, se retrouve à devoir gérer en plus un discours interne hostile . Et pour cause : il réagit avec colère, se dit être désormais dégouté de se voir, puis se sent nul.

En creusant avec lui, Bernard finira par expliquer que la colère est la réaction qu’il a de base lorsqu’il entend des critiques à son propos, notamment liées à son poids qui le complexe depuis toujours. Cela nous donne donc deux pistes de travail : une première autour de l’image de soi, et la seconde autour de la gestion de la colère. En effet, il aimerait pouvoir s’accepter comme il est, et embrasser son chat le matin avant de partir plutôt que de le faire s’enfuir.

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Et vous alors, la TCC, ça vous parle ..?

Sentez-vous aussi que parfois, vos pensées vous jouent des tours, vous n’agissez pas nécessairement comme vous le voudriez, ou vos émotions vous mènent la vie dure ?

Pas de panique, cela arrive à tout le monde (parole de thérapeute!). Cependant, si jamais vous estimez que cela est trop lourd pour vous, que vous sentez que vous perdez le contrôle sur ce qui se passe, ou que vous souffrez tout simplement trop de ce qu’il se passe, il peut être le moment de prendre rendez-vous avec un psychologue. Pour ceux qui se demandent quel moment est le bon moment pour prendre rendez-vous, il existe un article à ce sujet ici.